Pourquoi planter une haie ?

Les  éléments boisés (haies, bosquets, forêts, etc...), par leur présence et même leur absence, sont des éléments majeurs de caractérisation des paysages de notre région et du cadre de vie quotidien des habitants. 
En effet, ils définissent l'identité des nos terroirs (paysage boisé ou au contraire très ouvert) et contribuent directement à l'attractivité du territoire (tourisme, activités économiques).
Les essences composant les haies, la densité de haies sur le territoire et la forme dans laquelle elles sont entretenues sont autant d'indices révélant l'histoire de l'homme et son lien plus ou moins étroit avec la nature : les conflits mondiaux (exemple / la forët de Vimy), les modes de pratiques agricoles (exemples : bocage de l'Avesnois, saules têtards dans les vallées de la Scarpe et de l'Escaut), les remparts défensifs (exemple : la haie  d'Avesnes), etc....

Indéniablement, les arbres et les arbustes, quels que soient leurs modes d'organisation (forêt, haie, arbre isolé, bosquet) sont un lieu d'accueil privilégié de la biodiversité. De nombreux animaux, trouvent dans les haies à la fois le gîte et le couvert, directement dans les ligneux (nids, arbres creux) au niveau des herbes qui peuvent se développer au pied, ou encore au sol (terriers).
D'une manière schématique, plusla haie est diversifiée en essencesd et en tailles, plus elle pourra accueillir d'espèces différentes qui y trouveront un refuge ou de la nourriture (oiseaux, insectes, mammifères, mais aussi lombrics, champignons, etc....)
Organisées en réseaux sur un territoire, les haies deviennent des corridors écologiques utilisés de manière privilégiée par les animaux pour se déplacer, on parle de "trame verte".
Des chaînes alimentaires plus ou moins complexes existent dans les haies. Par exemple, les chenilles et les pucerons qui se nourrissent des végétaux sont consommés par les oiseaux (mésanges, fauvettes, etc....) qui sont consommées à leur tour par des prédateurs comme les chouettes et les belettes. Par ailleurs, la haie accueille des espèces qui permettent de lutter ontre les ravageurs des cultures (coccinnelles, par exemple).

Les haies ont un rôle crucial dans la gestion des eaux à l'échelle d'un territoire. En complément des talus, bandes enherbées et des fossés, les haies ont donc un rôle de régulation sur les phénomènes de crues et les inondations en réduisant la vitelle d'écoulement des eaux de pluie au niveau des pentes et en favorisant l'infiltration, en particuliers lors d'épisodes intenses (pluies fortes pendant les orages, par exemple).
Les haies contribuent ainsi directement à la lutte contre les inondations car elles pemettent à l'eau de pluie de s'infiltrer à leurs pieds.
De plus, la réduction de la vitesse d'écoulement des eaux produites par les haies, les bandes enherbées ou encore les ourlets a un effet bénéfique sur la protection des sols agricoles, notamment dans les secteurs vallonnés où règne la grande culture.
Lors des périodes de précipitations intensess, l'eau n'atteint plus une vitesse d'écoulement suffisante pour emporter avec elle la terre arable. Les haies participent donc directement à la protection des sols cultivés. 
Enfin, les arbres et les arbustes absorbent naturellement un certain nombre d'éléments emportés par les eaux de pluie dans le sol. C'est le cas des nitrates épandus dans les champs ou encore des pesticides dont une grande partied peut être absorbée par les haies, en complément de bandes enherbées.

L'arbre a un effet de régulation sur le climat, à l'échelle locale mais aussi, d'une certaine manière, à l'échelle mondiale.
A l'échelle locale, les haies hautes jouent un rôle de protection contre les intempéries (brise-vent). On considère qu'une haie réduit la vitesse du vent par deux sur une distance d'environ 20 fois sa hauteur. Ces propriétés sont exploitées depuis longtemps par l'agriculture pour protéger les cultures contre les verses ou le desséchement des plantes cultivées et pour permettre au bétail de s'abriter.
Orientées en fonction des vents dominants et bien réparties, elles peuvent même dans certaines conditions améliorer de manière significative les rendements agricoles tout en limitant la propagation des pesticides dans l'aire au momen de leur pulvérisation.
Chez le particulier, la haie aura un rôle de protection des habitations contre le vent, la pluie, le froid : les haies ont un rôle d'isolant thermique. Placée autour des bâtiments, une haie permet, pendant la mauvaise saison, des économies d'énergie d'environ 10 %, en réduisant les besoin en chauffage ou en climatisation.
L'ombre apportée par les arbres apporte également une fraîcheur dans les jardins, appréciable les jours de canicule.
Dans un autre contexte, l'arbre en ville a un effet régulateur sur la température qui a pu être mesuré grâce à plusieurs études. Par les phénomènes de transpiration et d'ombre produits par les arbres, des différences de plus de cinq degrés ont souvent été constatées entre les zones boisés et des zones d'asphalte dans les secteurs très urbanisés en période estivale.

Avant la découverte du charbon dans la région et la révolution industrielle, le bois était utilisé comme source privilégié de combustible.
Depuis, cette source d'énergie a été plus ou moins abandonnée au profit des combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon). Aujourd'hui avec l'épuisement progressif des stocks de pétrole et le contexte de crise économique, le bois est redevenu une source intéressante pour le chauffage d'une point de vue économique et écologique. En effet, le bois est une ressource naturelle renouvelale, contrairement aux énergies fossiles. Quelques collectivités de la région Hauts-de-France ont déjà fait le choix de privilégier ce type de source d'énergie pour le chauffage des bâtiments publics et permettent ainsi le maintien de linéaires de haies et le soutien de filière locale.